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France: Expulsion des sans-abri en Île-de-France avant les JO 2024

La ministre française des Sports a déclaré ce mercredi, que le transfert des personnes sans domicile fixe (SDF) n'avait aucun lien avec l'avènement des Jeux Olympiques 2024 à Paris.

La rédaction
15:20 - 1/06/2023 jeudi
MAJ: 16:57 - 1/06/2023 jeudi
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Crédit photo: ALAIN JOCARD / AFP
Crédit photo: ALAIN JOCARD / AFP
Lors d'une entrevue avec France Télévisions concernant les préoccupations relatives au déplacement des personnes sans domicile fixe (SDF) en dehors de l’Île-de-France, la ministre française a fustiger la désinformation.
"Je ne voudrais pas qu'on mélange tout. On a des enjeux majeurs sur l'hébergement d'urgence mais ce n'est pas la faute des JO"
, a-t-elle déclaré.

Les Jeux Olympiques de Paris
"ne doivent pas être le bouc émissaire de toutes les frustrations"
, selon elle.

On sait qu'on a une concentration trop importante en Ile-de-France. 

La ministre assure qu’il n’y a pas de corrélation entre le processus de transfert des sans-abri vers les régions françaises, comme à Bruz en Bretagne, et les JO de 2024.
"Il est important ne pas travestir les faits, ni d'accabler les JO de tous les maux et des difficultés de la société"

L'association française de consommateurs, Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV), a demandé au gouvernement, en février 2023, de mettre en place la réquisition des logements vacants pour répondre au problème structurel de sans-abrisme et de mal logement en France.


Dans son rapport annuel sur le mal-logement publié le 31 janvier dernier, la Fondation Abbé Pierre a révélé que la France comptait plus de 4 millions de personnes vivant dans des conditions de logement précaires, dont 330 000 sans domicile.

Pendant le mois de mai, le ministre du Logement, Olivier Klein, avait confirmé que de nombreux hôteliers parisiens refusaient d'accueillir des personnes sans-abri,
"car ils attendent un afflux de clientèle lors du Mondial de rugby à l’automne prochain et des JO"
.

En conséquence, le gouvernement a demandé aux préfets de mettre en place des "sas d'accueil temporaires régionaux" dans toutes les régions, à l'exception des Hauts-de-France et de la Corse, dans le but de
"désengorger les centres d’hébergement"
d’Île-de-France.

Pendant son intervention à l'Assemblée nationale ce mardi, en réponse à la polémique suscitée par cette situation, Olivier Klein, a souligné que
"les opérations d'accompagnement vers des sites d'hébergement temporaire sont mis en place en accord avec les associations de solidarité et depuis plusieurs mois"
. Il a précisé que les personnes "invitées" à partir étaient prises en charge pendant une période de trois semaines par des sas avant d'être "orientées" vers leur nouvelle région.

Selon le télégramme, Eric Constantin, le responsable de la Fondation Abbé Pierre en Île-de-France, exprimait des doutes quant à la possibilité de
"trouver des solutions dignes et décentes en trois semaines"
. Il s'étonnait de la coïncidence entre l'arrivée des Jeux Olympiques et d'un programme visant à déplacer les migrants vers les provinces, se demandant si le gouvernement cherchait à faire disparaître les campements des SDF avant l'arrivée de millions de personnes en France.

Indignation des étudiants


Les Crous d'Île-de-France ont demandé aux étudiants de quitter leurs résidences pendant les mois de juillet et août afin de libérer de l'espace pour les athlètes.


Pour rappel, ils ont annoncé, le 11 mai, dans un message publié sur Twitter, que leur réseau
"a été sollicité par l’État pour mobiliser une part limitée de ses logements"
. Plus de 3 000 logements étudiants seront ainsi réquisitionnés afin d’accueillir le personnel de l’événement, a indiqué le Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, cité par le Monde.


Interrogée sur la question des étudiants priés de quitter leurs logements universitaires pour faire place aux touristes lors de l’organisation sportif organisés dans la capitale française, la ministre a affirmé une fois de plus qu’il s’agissait d’une désinformation.


"On a entendu qu'on allait virer les étudiants de leurs logements. Ce n'est absolument pas le cas. On va avoir besoin de libérer 3200 places dans le Centre Régional des Oeuvres Universitaires et Scolaires (CROUS), le logement étudiant, mais il y a un flux naturel d'à peu près 7.000 places qui se libèrent naturellement et on a besoin de 3 200 places, donc c'est la moitié du flux naturel dont on va avoir besoin. Surtout, on a rendu très clair le fait qu'aucun étudiant ne sera pénalisé. Ceux qui veulent rester dans la région parisienne, il y aura des solutions de relogement"
, a-t-elle affirmé.

Cette annonce a déclenché une vague d'indignation sur Twitter. Dans un communiqué, l'Association Générale des Étudiant(e)s de Paris (AGEP) a exprimé son désaccord face
"face à cette expulsion des étudiants"
. Elle a souligné que les étudiants ne devraient pas être considérés comme une
"variable ajustable"
en fonction des souhaits de la Délégation interministérielle aux Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 (DIJOP) et Paris2024, selon les déclarations de CNEWS.

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