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Les passagers indiens bloqués en France devraient repartir lundi

Les passagers indiens confinés depuis plus de trois jours dans un aéroport de l'est de la France, sur fond de soupçons de traite d'êtres humains autour desquels le flou demeure, devraient repartir lundi matin vers l'Inde, selon les autorités françaises. 

10:01 - 25/12/2023 Pazartesi
MAJ: 12:07 - 25/12/2023 Pazartesi
AFP
Une photo, prise le 1er août 2016, montre l'aéroport de Paris Vatry, en France.
Crédit Photo : FRANCOIS NASCIMBENI / AFP (Archives)
Une photo, prise le 1er août 2016, montre l'aéroport de Paris Vatry, en France.
Le parquet de Paris a indiqué dimanche à l'AFP que la justice avait autorisé l'avion à repartir, une décision qui
"permet d'envisager le réacheminement des passagers placés en zone d'attente"
dans l'aéroport, a ensuite annoncé la préfecture dans un communiqué.

Les autorités
"s'efforcent d'obtenir les autorisations nécessaires au redécollage de l'avion"
, arrivé en France avec 303 passagers,
"ce qui devrait intervenir au plus tard lundi matin"
, a-t-elle ajouté.

L'appareil et ses passagers repartiraient
"vers l'Inde"
, a déclaré le bâtonnier de Châlons-en-Champagne François Procureur lors d'un point presse, information qu'il dit tenir des avocats de l'Etat.

Un départ rapide de ces Indiens, dont deux sont toujours en garde à vue, est d'autant plus probable que la justice a annulé dimanche, pour trois d'entre eux, la procédure de maintien depuis trois jours dans le hall de l'aéroport. Les douanes ont, dans la foulée, renoncé à la procédure pour les autres passagers.

Il apparaît notamment, selon une ordonnance d'une juge des libertés et de la détention (JLD) consultée par l'AFP, que les passagers ont été retenus plusieurs heures
"sans en connaître les motifs"
en début de procédure et sans être informés de leurs droits
"dans un délai raisonnable"
, ce qui constitue
"une atteinte disproportionnée aux droits de la personne"
.

Opération d'envergure


Plusieurs juges avaient été mobilisés dimanche pour une opération d'envergure à la veille de Noël au sein d'un bâtiment adjacent à l'aérogare, afin de se prononcer sur le maintien en zone d'attente de ces passagers.


L'Airbus A340 de ces 303 Indiens, qui faisait la liaison entre Dubaï (Emirats arabes unis) et Managua, capitale du Nicaragua, s'était posé jeudi après-midi à Vatry, à 150 km à l'est de Paris, pour faire le plein.

Mais cette simple escale technique s'est transformée en longue immobilisation après un
"signalement anonyme"
selon lequel des passagers étaient
"susceptibles d'être victimes de traite des êtres humains"
en bande organisée, avait indiqué le parquet de Paris à l'AFP vendredi.

Selon une source proche du dossier, ces Indiens, probablement des travailleurs aux Emirats arabes unis, pourraient avoir planifié de se rendre en Amérique centrale afin de tenter ensuite d'entrer illégalement aux Etats-Unis ou au Canada. Parmi eux figurent onze mineurs non accompagnés, selon le parquet de Paris.

L'enquête, menée par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), vise à
"vérifier si des éléments viendraient corroborer"
les soupçons de traite d'êtres humains, selon le parquet.

Erreur monumentale ?


Deux gardes à vue débutées vendredi étaient toujours en cours dimanche, a indiqué le parquet de Paris à l'AFP. Elles visent à
"vérifier"
si le rôle de ces deux personnes
"a pu être différent de celui des autres"
.

"On est dans une affaire qui peut être très grave mais à l'heure qu'il est on est encore un peu dans l'incertitude"
, a souligné sur la chaîne BFM TV Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'homme.

"Est-ce que c'est une erreur monumentale qui a été commise, une dénonciation qui finalement s’avérerait totalement inappropriée, ou est-ce que derrière tout cela il y a un vrai délit, un crime ?"
, s'est-il interrogé.

Douze demandes d'asile ont par ailleurs été déposées, a indiqué une source proche du dossier dimanche soir.


La préfecture de la Marne précise que des lits individuels, des toilettes et des douches ont été installés dans la zone d'attente de l'aéroport et qu'une
"zone famille, pour assurer l'intimité parent-enfant"
, a été mise en place.

Mais Me Procureur s'est ému de
"problèmes d'exiguïté et de mauvaises conditions de vie"
dans cette zone créée jeudi soir.

D'après le site spécialisé Flightradar, Legend Airlines, qui affrétait le vol, est une petite compagnie dont la flotte est composée de quatre avions, dont deux A340-313.


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