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Un ministre espagnol s'attire les foudres d'Israël en parlant de "génocide" à Gaza

Un ministre espagnol a mis en garde mercredi les entreprises nationales implantées en Israël sur le "risque de contribuer au génocide en Palestine", s'attirant les foudres de l'ambassade israélienne et un recadrage du ministère des Affaires étrangères.

La rédaction
17:41 - 9/05/2024 jeudi
AFP
Le ministre espagnol d'extrême gauche, Pablo Bustinduy.
Crédit Photo : JAVIER SORIANO / AFP
Le ministre espagnol d'extrême gauche, Pablo Bustinduy.
Dans une lettre adressée aux entreprises et relayée par un communiqué du ministère, le ministre des Droits sociaux Pablo Bustinduy appelle les groupes présents en Israël à lui détailler les mesures mises en oeuvres pour éviter les
"abus que pourraient générer leur activité".

Il faut éviter que ces activités
"ne contribuent aux violations flagrantes des droits de l'homme commises par l'État d'Israël dans les territoires palestiniens occupés"
, avec le
"risque de contribuer au génocide en Palestine"
, insiste M. Bustinduy, membre de la plateforme d'extrême gauche Sumar.

Ce communiqué a déclenché une vive réaction de l'ambassade d'Israël en Espagne, qui a assuré dans un court communiqué
"rejeter totalement (...) l'accusation propagée par certains ministres, intellectuels et médias, selon lesquels Israël commettrait un génocide".

À noter qu'Israël poursuit sa guerre contre l'enclave palestinienne malgré l'adoption d'une résolution pour un cessez-le-feu immédiat par le Conseil de sécurité de l'ONU et malgré sa comparution devant la Cour internationale de justice pour des crimes de
"génocide".

Dans un message transmis à l'AFP, le ministère espagnol des Affaires étrangères s'est désolidarisé de la démarche de Pablo Bustinduy, disant n'avoir pas été informé de l'existence de cette lettre. Il a par ailleurs assuré que ce dernier ne parlait pas au nom du
"gouvernement".

Le terme de
"génocide"
a déjà été employé à plusieurs reprises ces derniers mois par des ministres issus de formations d'extrême gauche, alliées des socialistes au sein du gouvernement de Pedro Sánchez. Mais c'est la première fois qu'il est utilisé dans le cadre d'une démarche officielle.

Il survient alors que M. Sánchez, considéré comme la voix européenne la plus critique vis-à-vis d'Israël, est à la manœuvre pour rallier d'autres capitales européennes à l'idée d'une reconnaissance d'un État palestinien - ce que Madrid n'exclut pas de faire de façon unilatérale.


Cette démarche est jugée toutefois insuffisante par Sumar, qui réclame des sanctions contre Israël.

Ils sont en train d'assassiner les enfants en Palestine.

Et la communauté internationale
"ne fait absolument rien",
a insisté dimanche la cheffe de file de Sumar, Yolanda Diaz, numéro trois du gouvernement.

Depuis le 7 octobre, Israël, soutenu par les Etats-Unis, mène une guerre contre Gaza faisant environ 113 000 morts et blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, et environ 10 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine qui a coûté la vie à des enfants et des personnes âgées.


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